L'ex-président de l'Olympique de Marseille Jean-Claude Dassier, mis
en examen dans le cadre d'une affaire de transferts présumés douteux
dans le club, a fait une brillante carrière dans l'information
audiovisuelle, avant de rejoindre la bouillonnante marmite du football
et de l'OM de 2009 à 2011.
Connu pour son tempérament tranché et
son verbe haut, l'ancien directeur général de la chaîne d'information en
continu LCI (TF1), de 1996 à 2008, est actuellement vice-président du
comité éditorial de l'hebdomadaire "Valeurs Actuelles" ainsi que
chroniqueur sur iTélé.
En juin 2009, à la surprise générale, cet
homme à l'expression sévère, teint halé, fines lunettes et cheveux
blancs, succède à Pape Diouf à la présidence de l'OM. Passant de l'ombre
à la lumière, il découvre "le management à la sauce phocéenne", les
trahisons, les coups bas et l'infernale guerre des ego, qu'il racontera
en 2013 dans un livre ("Connivences").
S'il n'a jamais occupé
jusqu'alors de fonction de dirigeant sportif, comme d'ailleurs d'autres
présidents marseillais avant lui, M. Dassier apparaît comme un grand
connaisseur du "foot-business". Notamment parce qu'il a eu à traiter le
dossier des droits télévisés du football. C'est à cette occasion qu'il a
rencontré Robert Louis-Dreyfus, l'actionnaire principal de l'OM mort le
4 juillet 2009.
Les débuts sont malaisés: il a du mal à apprécier
le contexte marseillais, fait une belle bourde en disant qu'il ne sera
un président "ni à la libanaise ni à l'africaine". Les réactions outrées
ne tardent pas. "Il y a quelque chose que je n'ai peut-être pas bien
mesuré, c'est qu'à l'OM ce n'est pas une présidence comme une autre...",
déclare-t-il en s'excusant pour ses propos.
Son bilan sportif
sera très bon grâce à Didier Deschamps, entraîneur de l'époque: quatre
titres gagnés en deux ans (championnat de France, Trophée des champions
et par deux fois la Coupe de la Ligue), après 17 ans de disette !
- Polémique avec Deschamps -
Il n'empêche qu'au final l'amertume domine. "Il y a beaucoup de
vaisselle cassée dans le placard", estimait-il dans une interview à
l'Equipe en 2012. "J'éprouve beaucoup de tristesse". Il assurait avoir
"été viré avec une brutalité inouïe". "Le lourd préjudice dans cette
affaire, c'est moi qui le porte", faisait-il valoir, tout en affirmant
avoir gardé intacte sa passion pour le foot.
Dans cette interview,
il répondait aussi aux accusations de son successeur Vincent Labrune
sur la régularité de transferts de joueurs et n'épargnait pas Didier
Deschamps, l'actuel sélectionneur de l'équipe de France, qui, selon lui,
pourrait être responsable d'une "partie des difficultés du club cette
année (2012)".
En 2014, il redisait sur TF1: "C'était Deschamps le
patron du sport, je pense qu'il serait bien qu'il donne des
explications sur la manière dont ça se passait". "DD", qui entraîna l'OM
de 2009 à 2012, a répondu : M. Dassier "a perdu l'occasion de se taire
(...). Je ne me suis jamais occupé des transferts".
Né le 28
juillet 1941 à Paris, Jean-Claude Dassier a suivi des études de droit
avant de commencer sa carrière de journaliste à France Inter en 1965. Il
entre à Europe 1 en 1968, où il occupe successivement les fonctions de
rédacteur en chef, directeur adjoint et directeur de l'actualité. En
1986, il devient conseiller technique à la direction générale de
Hachette, puis passe chez TF1, récemment privatisée et acquise par le
groupe Bouygues. Nommé directeur des opérations et des sports en 1988,
il est vice-président d'Eurosport en 1992, directeur de l'antenne de LCI
en 1996, puis directeur général de cette chaîne tout info payante créée
en 1994.
Proche de Nicolas Sarkozy, il a été candidat aux municipales de 2008 sur la liste Majorité présidentielle de Patrick Davet à La
Teste-de-Buch (Gironde). Il n'a pas été élu. Il est père de deux fils,
dont Arnaud, responsable Internet de la campagne présidentielle de 2007
de M. Sarkozy.
(AFP)
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