vendredi 18 septembre 2015

Mondial-2015 - Un coup de pouce bienvenu pour l'économie et le tourisme britanniques

L'Angleterre attend près d'un demi-million de visiteurs étrangers pour la Coupe du monde de rugby qui débute vendredi, un coup de pouce bienvenu pour l'économie locale et notamment le secteur du tourisme qui tourne habituellement au ralenti à l'automne.

Les six semaines de tournoi devraient attirer plus de 2,3 millions de spectateurs, bien plus que les 1,47 million de fans réunis il y a quatre ans lors de la dernière édition en Nouvelle-Zélande.
Sur ce total, 466.000 viendraient de l'étranger, selon les estimations du cabinet EY, autant de cibles de choix pour l'industrie du tourisme.
"A la différence d'autres événements sportifs mondiaux, la Coupe du monde de rugby a lieu à l'automne, qui correspond à la mi-saison pour nous", observe James Berresford, directeur de VisitEngland, qui promeut le tourisme en Angleterre.
"Le tournoi représentera une solide contribution au secteur du tourisme", en cette période habituellement plus calme, estime-t-il.
Les emblématiques pubs, qui souffrent depuis des années de la baisse générale de la consommation de bière, comptent également profiter de l'aubaine.
"Bien sûr les pubs devraient bénéficier de l'événement avec un nombre assez important de fans qui vont probablement regarder les matches dans une atmosphère de groupe", indique Howard Archer, économiste chez le cabinet de consultants IHS Global Insight.
Comme à chaque grand événement grand sportif, les ventes de télévisions, de souvenirs divers ou encore de "snacks" et bières à consommer devant l'écran devraient bénéficier d'un coup de pouce, ajoute l'expert.

- Des retombées au-delà de la capitale - A la différence des jeux Olympiques de 2012, concentrés à Londres, c'est aussi une grande partie du territoire qui pourra cette fois-ci profiter des retombées de l'événement.
Les visiteurs feront en effet tourner hôtels, restaurants et magasins dans les onze villes hôtes, de la modeste Exeter dans le sud-ouest de l'Angleterre à Newcastle au nord-est, en passant par Cardiff, seule ville hôte située au pays de Galles.
Parmi elles, Birmingham, métropole du centre de l'Angleterre habituellement ignorée des touristes, espère attirer les fans dans ses centres commerciaux flambants neufs mais aussi se faire mieux connaître dans le monde entier.
"Avec deux des nations les plus importantes du rugby - l'Australie et l'Afrique du Sud - qui vont jouer au stade Villa Park de Birmingham, le tournoi nous offre une opportunité de choix pour montrer notre ville aux supporteurs et aux médias", espère Neil Rami, directeur général de Marketing Birmingham, qui assure la promotion de la deuxième ville anglaise.
Au total, l'événement devrait générer 2,2 milliards de livres (presque 3 milliards d'euros) pour l'économie britannique, en comptant les retombées indirectes, selon le cabinet EY.
"Les mégas-événements sportifs comme celui-ci peuvent générer un impact économique positif pour la nation hôte", confirme Simon Chadwick, professeur spécialisé dans l'économie du sport à l'université de Coventry.
"Cette Coupe du monde de rugby est très bien positionnée pour assurer un bénéfice net puisque des installations déjà existantes seront utilisées", les matches se jouant dans des stades déjà construits et nécessitant peu de dépenses supplémentaires, relève-t-il.
Au-delà des retombées immédiates, le Premier ministre David Cameron entend profiter de cette vitrine pour faire la promotion de l'économie britannique, comme il l'avait fait lors des JO.
A la veille du match d'ouverture Angleterre-Fidji, le gouvernement a ainsi donné jeudi le coup d'envoi d'un "Rugby business festival" destiné à encourager les entreprises exportatrices mais aussi à consolider sa place dans l'économie du sport.
"Les plus grands bénéfices pourraient bien intervenir dans le moyen à long-terme", estime Simon Chadwick. "Le rugby devient sport olympique en 2016 et avoir le plus grand événement de cette discipline en Angleterre positionne stratégiquement le pays en première ligne d'un sport en pleine croissance" souligne-t-il.

(AFP)

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Journaliste spécialisé dans l'actualité sportive, j'ai collaboré, entre autres, à So Foot, Libération, Radio France Internationale. Aujourd'hui, je suis particulièrement les politiques sportives au plan national et dans les collectivités locales pour Localtis.