lundi 20 juin 2016

Euro-2016 - A la mi-temps du tournoi, les fan zones ne font pas le plein

Des grosses affiches attractives, mais une météo répulsive: le bilan des fan zones est contrasté à la mi-temps de l'Euro-2016, alors qu'elles avaient cristallisé les craintes avant le début de la compétition à cause de la menace d'attentat.
Des grosses affiches qui attirent
Comme pour les audiences télévisées, les fan zones font le plein pour les grosses affiches du tournoi. Ainsi, pour le dernier match de poule de la France contre la Suisse (0-0), l'espace sur le Champ de Mars à Paris a pour la première fois atteint la jauge maximale de 90.000 personnes.
"Les autres matches s'étaient déroulés en semaine jusqu'à présent, c'était un peu plus compliqué de venir", explique Alexandre, 23 ans, jeune diplômé d'une école de commerce, venu dimanche pour la première fois sur la fan zone parisienne "pour profiter de l'ambiance". "Et puis aujourd'hui, il fait beau. Alors autant en profiter plutôt que d'aller dans un bar", lance le jeune homme.
Pour la fan zone parisienne, l'atout principal reste... la Tour Eiffel, qui la surplombe: les touristes profitent du tournoi pour un selfie avec la Dame de fer.
Lille affiche une moyenne de 21.000 personnes sur 22.000 possibles par jour de match bénéficiant comme Lens de sa proximité avec les Îles britanniques et d'un premier tour impliquant Angleterre et pays de Galles dans cette zone géographique.
Ainsi, à Lens, où le match entre frères ennemis anglais et gallois s'est disputé, la zone avait été fermée après avoir atteint le maximum autorisé, tout comme à Lille pour France-Suisse, où des centaines de personnes avaient alors été refoulées.
  
Météo capricieuse et matches peu attractifs
De fortes averses de pluie, et parfois même un vent bien trop fort. La météo a souvent été capricieuse, obligeant parfois même les organisateurs à annuler les rendez-vous.
A Marseille, la mairie a décidé de fermer la fan zone, qui peut accueillir jusqu'à 80.000 personnes sur les plages du Prado, pour Suisse - France dimanche, en raison d'un "fort mistral".
Et Toulouse a tout le mal du monde à remplir sa fan zone, avec en moyenne 3.000 à 3.600 personnes sur une jauge maximale de 12.000.
"Jusqu'ici, il n'y avait pas trop de monde. La pluie a tout foutu en l'air", reconnaît un responsable d'une buvette de la fan zone.
"C'est plutôt bien parti. Il y a eu quelques jours où nous avons eu moins de monde, notamment en raison du mauvais temps. Mais c'est conforme à ce qu'on s'était dit", a indiqué à l'AFP un porte-parole de la ville de Lyon, où la capacité maximale est de 20.000 personnes (200.000 en cumulé depuis le début de l'Euro).
Outre la météo, certains faibles chiffres de fréquentation s'expliquent aussi par le fait que dans un Euro étendu pour la première fois à 24 équipes, toutes les rencontres n'ont pas le même intérêt.
"On surdimensionne des équipements, même si on sait qu'on ne va pas faire le plein au début", explique à l'AFP l'adjoint aux Sports de la ville de Marseille, Richard Miron, plus optimiste pour "les matches qui vont venir, à partir des huitièmes, des quarts et des demi-finales".
  
Fans en sécurité malgré des couacs
C'était la principale crainte: face à la menace terroriste, certains responsables d'opposition ont réclamé l'annulation des fan zones.
"C'est hyper sécurisé", estime Tiffanie, 20 ans, étudiante en commerce présente au Champ de Mars pour Suisse-France: "Même si c'est un peu long de rentrer sur la zone, j'estime qu'il vaut mieux trop de contrôles que pas assez. Et puis dans tous les cas, une fan zone est plus sécurisé que le moindre bar dans Paris".
CRS, gardiens de la paix, policiers en civil et même la Brigade de recherche et d'intervention (BRI): le dispositif autour du Champ de Mars rassure les fans.
Pour autant, quelques incidents ont eu lieu dans certaines fan zones.
Dans celle de Lyon, une bagarre au couteau a fait deux blessés dans la fan zone pendant France-Albanie et un adolescent de nationalité albanaise a été écroué.
Toujours pendant France-Albanie, un Français d'origine albanaise est soupçonné d'avoir introduit un fumigène dans la fan zone de Nice en le dissimulant dans son rectum, et d'avoir ensuite brûlé deux personnes en l'utilisant.
  
(AFP)

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Journaliste spécialisé dans l'actualité sportive, j'ai collaboré, entre autres, à So Foot, Libération, Radio France Internationale. Aujourd'hui, je suis particulièrement les politiques sportives au plan national et dans les collectivités locales pour Localtis.