dimanche 19 juin 2016

Glaces, tapas et Shakira, l'île de Ré s'adapte au goût espagnol

Glace ibérique avec un ingrédient hommage à Shakira, compagne du défenseur Gerard Piqué, menus envahis par les tapas, restaurants qui servent plus tard : l'île de Ré est passée à l'heure espagnole pour accueillir la "Roja" et son cortège de suiveurs espagnols à l'Euro-2016.
"On dirait de la chantilly glacée", s'amusent sur le port de Saint-Martin-de-Ré quelques gourmands. Ce qu'ils dégustent, c'est un "helado de nata", une glace à la crème, spécialité espagnole adaptée à la mode rétaise par un glacier artisanal de l'île de la côte atlantique (Charente-Maritime).
Avec un ingrédient inattendu : du "dulce de leche" (confiture de lait), davantage réputé en Amérique du Sud qu'en Espagne. C'est un hommage à la chanteuse colombienne Shakira, compagne du défenseur espagnol Gerard Piqué, explique avec malice François-Xavier Cathala, patron de cette boutique familiale de glaces baptisée La Martinière.
"Comme l'équipe d'Espagne arrivait avec certainement une population espagnole, on voulait faire un petit clin d'oeil", raconte-t-il à l'AFP.
"On a essayé d'élaborer une glace +nata+ à notre manière parce qu'on n'a pas de référence de goût là-dessus. Et pour faire un clin d'oeil à une célèbre femme de joueur, on a mis un coulis de lait concentré, qui est très utilisé dans tous les desserts colombiens."
  
'Shakira va prendre la même'
  
Le mélange semble plaire, avec quatre à cinq litres écoulés par jour, et la référence musicale séduit.
"Shakira va prendre la même", plaisante Laura Faivre, opticienne âgée de 26 ans venue de Vendée avec des amis, tout en dégustant sa glace. "Si j'en mange, je vais me mettre à chanter Waka Waka", ironise-t-elle, allusion à l'un des titres phare de la chanteuse pop.
Sous un franc soleil, des grappes de touristes se pressent devant les vitrines de la boutique, où s'alignent des parfums aux intitulés parfois exotiques. Petite entreprise rétaise de production artisanale, La Martinière fabrique notamment des glaces avec des matières premières de l'île, comme celles à la pomme de terre AOP, à l'huile d'olive ou à l'huître, au surprenant goût iodé.
Pour la recette à l'espagnole, cela aurait tout aussi bien pu être chorizo-poivron, sourit François-Xavier Cathala en faisant visiter sa petite manufacture, établie à Sainte-Marie-de-Ré. Un peu plus à l'est, à trois kilomètres seulement, se trouve l'hôtel de luxe où séjourne l'équipe d'Espagne le temps de l'Euro.
Sur l'île, qui compte environ 15.000 résidents à l'année et dix fois plus pendant la période estivale, l'Euro n'a semble-t-il pas bouleversé le quotidien. Mais on peut voir partout des drapeaux espagnols flottant aux fenêtres ou dans les rues. Et sur les routes, les noms des dix communes rétaises ont été traduits, Saint-Clément-des-Baleines devenant "San Clemente de las Balenas" et Rivedoux-Plage "Suave Orilla Playa".
  
 Des tapas au menu
  
Accueillir la "Roja" a néanmoins un prix : 100.000 euros investis par la commune de Saint-Martin-de-Ré pour la réfection des terrains du stade municipal, un montant néanmoins couvert par plusieurs subventions. Et 50.000 euros dépensés par l'Office du tourisme de l'île en communication, afin d'attirer, à moyen terme, la clientèle espagnole.
Comme La Martinière, plusieurs établissements ont adapté leur offre culinaire aux Espagnols, notamment les quelque 200 journalistes venus couvrir la compétition. Certains restaurants ont embauché des serveurs hispanophones, d'autres ont traduit leur carte ou bien ajouté au menu des tapas, ces traditionnels amuse-gueules à partager.
Au restaurant Le Skipper, à Saint-Martin-de-Ré, on peut désormais grignoter des "albondigas" (boulettes de viande) ou des "patatas bravas" (pommes de terre frites avec une sauce piquante). Et les horaires des services ont été allongés pour contenter un public habitué à dîner très tard.
"L'Espagne est un pays voisin qui a une culture et une façon de vivre plutôt agréable", commente Maylis Nelou, 26 ans, manager de ce restaurant décoré de drapeaux espagnols et de fanions rouge et or.
"Pour nous, ce n'est absolument pas une contrainte de se mettre à l'heure espagnole et d'essayer de rendre hommage comme on peut à cette équipe. En plus, c'est une super équipe de football", s'enthousiasme-t-elle.
 
(AFP)

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Journaliste spécialisé dans l'actualité sportive, j'ai collaboré, entre autres, à So Foot, Libération, Radio France Internationale. Aujourd'hui, je suis particulièrement les politiques sportives au plan national et dans les collectivités locales pour Localtis.